C’est en 2016, pour la première fois et grâce à Zeljko Rojic, que Bruno Megessier et moi-même, nous découvrons ce site extraordinaire.

Après avoir quitté la route et traversé la vallée en empruntant le barrage, par une piste sinueuse et accidentée, nous arrivons sur  les paysages karstiques de ce plateau dominé par une paroi impressionnante. Nous sommes à quelques km du Monténégro !

Au pied d’une falaise nous distinguons la résurgence, mais aussi une caverne en pleine paroi !

Avec nos amis de Gacko, nous laissons le véhicule tout terrain, pour remonter à pied la combe où coule la rivière de Vrslka. Nous traversons des champs de plus en plus pentus. Nous nous engageons dans des broussailles pour enfin rejoindre un sentier qui traverse la pente, puis un pierrier que nous remontons… devant une petite falaise, nous cherchons « le passage »… une vire permet de rejoindre, via la broussaille, l’entrée de la grotte. Un grand porche apparaît devant nous par lequel l’eau resurge avant de se jeter dans la vallée  formant des cascades.

Dans la galerie d’entrée, nous remontons la rivière et traversons des bassins creusés par l’eau avant de découvrir le siphon. Très rapidement, j’enfile combinaison, palmes et masque.

En apnée et collé au plafond dans une galerie de faible longueur, je progresse et aperçois un miroir au-dessus de moi. Il indique la surface. A ma deuxième plongée, et toujours en apnée, je traverse le miroir…et découvre un superbe lac long d’une dizaine de mètres dans lequel se jette une cascade que j’escalade sans difficulté. Je découvre 2 puits noyés par lesquels résurge l’eau…le Siphon2. Nous ne disposons pas de bouteilles de plongée…nous devrons attendre l’année suivante !!!!

En 2017, avec nos amis et gentils, forts et joyeux porteurs, nous revenons avec le matériel de plongée pour La Première.

J’embarque la caméra et les éclairages….Bruno Megessier équipe en première. Nous découvrons une superbe galerie qui évolue à 10 m de profondeur…Étant devant, je réalise les images dans une eau cristalline…le siphon est d’une beauté incroyable, le calcaire d’une blancheur éclatante. Des strates de calcaire noir rendent l’écrin superbe. C’est au bout de 120m environ que nous sortons ce S2 pour découvir un inter-siphon d’une dizaine de mètre de longueur….et le S3. Bruno plongera le S3 jusqu’à plus de 200m de progression et s’arrêtera vers -50m sur « ça continue »… avec une galerie à Gauche…et une à Droite !!!!

En 2018, Je reviens avec Jean Pierre Stefanato, Line Gachignard et Claude Clin…Le fil d’Ariane a été arraché par les crues…et, pour des raisons que je ne m’expliquerai jamais, nous ne disposons pas de dévidoir et fil d’Ariane métré indispensable…seules quelques photos pourront être réalisées en attendant 2019 !

2019, Je suis de nouveau sur place avec Bernard #Gauche, Line Gachignard, Claude Clin, Jean Pierre Stefanato.

Jean Pierre et Bernard n’iront pas plus loin que le terminus de Bruno…Claude s’emploie à réaliser des images…Jean Pierre et Bernard, les relevés topographiques de la zone noyée.

Zeljko, Rados et Dalibor me proposent de voir le lac de la grotte supérieure…je découvre une escalade d’une trentaine de mètre très engagée que je refuse de faire sans équipement. Et que Rados franchit sans sécurité et à main nue….en vue d’équiper par une corde spéléo…je reviens avec perceuse et amarrages pour sécuriser ce passage selon mes normes ! Nous enfilons nos néoprènes…Line, Zeljko et moi-même, nous nous engageons dans le lac. Le siphon qui les arrêtait n’existe plus, nous passons maintenant une voûte mouillante et découvrons une galerie aux dimensions impressionnantes. Nous foulons des dépôts de sable immaculé….nous sommes en Première. A droite, un superbe lac en contre-bas…

Notre progression continue dans cette galerie, superbement concrétionnée : des lacs, des gours, des cascades pétrifiées superbes et d’une blancheur …!!!!  Pour déboucher sur un gigantesque (hauteur et volume) croisement de galeries. Malheureusement, Zeljko a des impératifs. Nous ressortons et partageons nos découvertes avec les amis du groupe.

Pour des raisons d’assistance des plongées, le lendemain nous ne pourrons accompagner Rados et Dalibor…ils vont poursuivre les explorations de la veille…mon anglais limité ne m’a pas permis de comprendre que Dalibor souhaitait que je lui prête une combinaison néoprène ! Il a réalisé toute la découverte…en slip dans la cavité à 8°C pendant plus 3 heures avec mon casque et les éclairages que je lui ai prêtés !…(par la suite, nous lui avons offert une combinaison… !)

Ils ont parcouru et progressé par les galeries découvertes la veille.

Le surlendemain, toute l’équipe se répartit pour explorer avec arrêt sur « ça continue », la découverte d’une salle immense, des puits à revoir…Bernard nous a même fait des frayeurs en ne pouvant (escalader) remonter un (des) puits qu’il avait descendu !!!…(mais) Après quelques glissades et efforts, il nous a rejoint…un siphon a été repéré…il fait suite à une grande pente sableuse difficile à remonter.

Claude et Line se sont émerveillés au sein de leur équipe photo. Gilles et Jean Pierre ont griffonné plusieurs pages du carnet de topographie. Dalibor, Zeljko et Bernard ont fouillé, escaladé et descendu de nombreux puits.

…Le soir, c’est la fête au village de Dramesina… « l’eau des Balkans » a arrosé la sublime cuisson d’agneau apporté par nos hôtes des fermes avoisinantes !

Promis, nous reviendrons en 2020 !!!… découvrir la suite du S3, plonger le lac suspendu où j’ai repéré une galerie, plonger en bas de la descente sablonneuse qui est peut-être le passage noyé vers d’autres galeries, continuer les découvertes spéléologiques….

Gilles Jolit (Janvier 2020)